27.3.10

samedi vingt sept mars deux mille dix

Tout commence par un café/clope au tabac du coin… il est tôt, nous sommes samedi. Mes doigts s'attardent sur la tasse de café brûlant, mes poumons sur les volutes de nicotine, mes yeux sur les affichettes publicitaires des journaux à scandale scotchés sur la façade du bar-tabac-presse-restaurant-maison du peuple contemporain, et je lis : "Jeunes, riches & voleurs. Le gang s'habillait en Prada"! Magnifique! Onirique! Je jette la cigarette, la tasse de café et je me rue à l'intérieur pour acheter le magazine en question. Un euros (géniale cette crise, le people est à bas prix!), le titre : Envy (au cas où on ne l'ai pas, "Envy" de l'acheter…). Une excellente journée se présente à moi : 106 pages de ragots, conseils pour être encore plus maigre (parce que d'une semaine à l'autre si l'on suit tous les conseils des magazines on n'en finit pas de maigrir), de pages mode (ah bon les années 80 c'est nouveau?), etc… que du bonheur. Enfin presque. Je tourne frénétiquement les pages et je lis en diagonale (en chute libre) l'article sur les jeunes riches voleurs. Mouais… bon, ils sont jeunes, beaux, riches et ils braquent les villas des stars à Los Angeles de Lindsay Loan, Paris Hilton, à Orlando Bloom… habillés en Prada. Je suis déçue… en fait je m'en fiche complètement parce que j'ai un peu l'impression qu'on en est tous là. On se sape, on se maquille, on se hausse sur des talons de 15 cm de haut pour aller prendre de l'argent à la banque. Et moi, ça me fait toujours l'effet d'un braquage de retirer des sous à la tirette. Je mets mon plus beau sourire, mon battement de cils le plus dramatique et je demande des sommes exorbitantes que mon banquier n'oserait pas m'accorder s'il distribuait les billets lui même. Mais tout est parfait, il est dans sa planque, dans son agence (j'ai d'ailleurs une magnifique photo de son pitoyable bureau mal rangé équipé d'un PC vintage et envahit de trombones…) je peux donc braquer tranquillement la banque et comble de l'ironie, je n'ai même pas de veste Prada… ni même un porte clef ou un sac plastique. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

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