Centre Leclerc, ce week end, mon petit panier sous le bras, je repère la caisse la moins bondée. Exercice de style qui consiste aussi à vérifier qu'il y a bien un présentoir de journaux TV pour patienter le temps d'une interminable (ou inter minable) queue. Cool : la 12, en plus il y a ma "copine" à la caisse, celle qui dégaine les articles plus vite que son ombre et qui les scane avec la rapidité de l'éclair. Je fonce droit sur elle, suivie de deux autres personnes caddies bondés. Une seule personne devant moi, c'est géant! Je frétille… mais pas longtemps. La cliente qui me précède sort d'un discret chariot à roulettes noir des concombres. Quatre, quatre autres, encore quatre… et de nouveau quatre concombres… Et ça n'en finit pas… le tapis roulant est entièrement recouvert de concombres, je n'arrive même plus à les compter. La caissière non plus… elle affiche un regard effaré en regardant le lit de concombres. "On va les compter." déclare t-elle. Premier essai : "53". "Ah non pas possible, c'est une promo de quatre concombres, répond la cliente, et 53 n'est pas un multiple de quatre". Oui ça c'est sûr, alors on recompte. Je sors mon Iphone pour prendre une photo et la cliente derrière moi se met à ricaner puis sort son portable aussi : "Bah oui c'est vrai! C'est dingue quand même… elle en fait quoi de tous ces concombres?" Nouveau ricanement. La caissière par contre ne rit pas, elle s'est encore planté dans son calcul. Un tout petit peu énervée, elle demande à sa cliente ce que personne n'ose demander : "Et vous allez en faire quoi de tous ces concombres madame?". On tend tous l'oreille. "Bah! Je vais les manger tiens pardi! C'est en promo, ça vaut le coup quatre concombres pour un euro". Je regarde la caissière et je peux lire dans son regard un grand moment de solitude (voir photo). Au loin, dans un haut parleur, on entend " Super promo sur les concombres. Quatre pour un euro". Je sens qu'elle va flancher, que là, tout de suite, elle a besoin d'un très gros câlin. Mais en fait ce n'est pas vraiment ma copine, je ne la connais pas assez pour faire ce genre de choses avec elle. Alors j'esquisse un vague sourire et j'espère juste qu'elle aimera bien mes articles. Il n'y a rien en double, j'ai vérifié. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant
9.5.10
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