La scène est très simple : une Mercedes Benz gris métal, une rue en sens unique assez étroite, un autobus rempli de travailleur éreintés pressés de rentrer chez eux et moi, à la fenêtre avec une cigarette faisant volutes et plaisir de vivre. Il est vingt heures. La Mercedes se gare en double file (comme je ne suis qu'une pauvre fille, je ne vous préciserai pas le modèle, mais je suis déjà assez fière d'avoir reconnu la marque), deux types en sortent (pour ceux qui auraient lu le post du jeudi huit avril deux mille dix, ce sont les deux mêmes idiots qui pissaient sur leur Merco). Ils filent direct au café "lounge" du coin, laissant la voiture au milieu de la chaussée. L'autobus arrive et bien évidemment il ne peut plus passer. Ma clope est intégralement grillée alors je la jette (comme un vrai mec… avec une pichenette du bout du majeur qui projette la cigarette loin, très loin, oui je me suis entraînée et maintenant j'arrive à le faire…) et je ferme la fenêtre. Mais les doubles vitrages n'arrivent pas à étouffer le klaxon intempestif de l'autobus. Vingt heures trente, le klaxon rugit toujours… puis se tait. Je jette un coup d'œil à la fenêtre : le chauffeur du bus s'engage en troisième entre la voiture et le trottoir. Le rétroviseur droit de la Mercedes est pulvérisé! Les travailleurs vont enfin rentrer chez eux… ouf! Vingt et une heures : le rétroviseur est toujours au milieu de la chaussée, il ressemble à un pauvre petit cadavre d'oiseau. C'est triste à pleurer. Je regarde sur internet le prix d'un rétroviseur de Mercedes Benz : 279 euros hors pose! Ca va faire cher l'apéro… Vingt deux heures, autre cigarette, autres volutes et plaisirs de vivre. Le rétro est toujours sur la chaussée mais il y a un petit changement : les deux types sont revenus et sont en train de poser du film plastique alimentaire sur la porte arrière gauche. Quelqu'un leur a explosé la vitre. De plus en plus cher cet apéro au bar "lounge" du coin… Je n'ai pas le courage de regarder le prix d'une vitre chez "care-glace-répare-care-glace-remplace" sur le net. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant
6.5.10
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire