25.2.10

vendredi vingt six février deux mille dix

C'est un véritable scoop! Bon, en même temps c'est écrit dessus… Mais quand même, c'est un scoop prodigieux!! Vous pensiez que tout était perdu, que cette crise n'en finirait pas de s'étaler sournoisement? Et bien, soyez enfin rassuré, le miracle est arrivé! C'est un élixir contenu dans un flacon de 300 ml avec des mots inscrits au dos comme "c'est fantastique", "formule magique", "important"… et sur le devant, cette phrase ô magique, inespérée, tant attendue : "Lave même le poil sans la main". Je passe sur l'état fébrile dans lequel cette découverte m'a mise et je vais directement aux faits. Le remède contre la crise est là, translucide, crémeux, mousseux, parfumé… et là, je me lâche : Marcelobil, Tave, FF, Jérémie, Seb (mille pardon!), Margotte et tant d'autres… retroussez vos manches et lavez-vous les mains avec cette potion magique. On compte sur vous… beaucoup. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

24.2.10

jeudi vingt cinq février deux mille douze

L'état de crise ne s'améliorant guère, et ceci jusqu'en 2014 selon les prévisions du FMI, il nous est indispensable de trouver des alternatives à cette pauvreté qui nous entoure et nous engloutit les uns après les autres… Fautes de grands moyens, je propose que l'on élargisse en un premier temps notre vocabulaire, ou notre "vocavulgaire" selon les cas, pour parler de notre compte en banque qui baisse à vue d'œil, de la motte de beurre qui fond elle aussi sur un réchauffé d'épinards. Pour éviter le sempiternel "Je n'ai plus d'argent", voici quelques expressions qui vous permettront d'annoncer la tête haute que vous êtes dans le rouge : je suis pauvre comme Job, fauché comme les blés, je n'ai plus un radis, que la peau et les os, plus un poil sur le caillou, plus une seule cacahuète, pas un seul billet sous le matelas, plus un seul peseta… À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

23.2.10

mercredi vingt quatre février deux mille dix

Finou a un rire franc et un franc parler, un mari bricoleur (excuses-moi Aldo de ne pas t'avoir reconnu dans ton bleu de travail!), une maison conviviale, une grande table de cuisine… et une vieille machine à coudre. De papotage en bavardage, elle coud des sacs avec des matériaux qu'elle récupère ici et là : sacs à café reliquats de l'importation, rubans surplus de l'industrie textile et bouts de tissu en tous genre chinés au marché aux puces. Son premier sac, un prototype, elle le fabrique "vite fait mal fait"… d'autres sacs suivent, uniquement des pièces uniques cousues à la maison selon l'inspiration du jour. En période de crise, je trouve qu'il serait assez bien vu de ranger son sac Darel (même le Radel…) ou Vanessa Bruno (ainsi que le Vanessa Nubro) et porter un sac Vite fait mal fait en matières recyclées. Et pour savoir où vous le procurer, c'est ici… À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

22.2.10

lundi vingt deux février deux mille douze

Supermarché Leclerc, Honfleur, ce week-end. Sur le tapis roulant, bien alignés les achats d'une cliente. Blonde, la cinquantaine improbable, peut-être juste quarante ans et les aléas de la vie en maquillage… Je détaille ses articles qu'elle pose dans cet ordre : 8 boîtes de cordon bleu, 4 pots de crème fraîche, 2 bries, 1 kilo de clémentines, 4 paquets de pain de mie en tranches, 16 crèmes dessert au café et 16 camemberts… Cela me rappelle ma maman, quand j'étais enfant, qui stoquait des kilos de sucre, de lait, de boîtes de conserves et de gâteaux dans un immense placard du garage. J'adorais regarder ces provisions accumulées au cas où une crise économique ou une troisième guerre mondiale venaient à éclater. J'attendais avec impatience ces hypothétiques catastrophes où je pourrai enfin manger tous ces gâteaux et ces denrées si bien gardées et si bien alignées comme celles de la cliente de Leclerc. Finalement, je remarque que dans les moments qui précèdent les grandes paniques, les gens s'affairent avec méthode et ordre. On accumule, on trie, on range, on stocke… avec soin.
Dans ce même supermarché, le même jour, sur le même tapis roulant, je viens de payer 10 litres de vin rouge en cubi, 1 pot de cornichons, 2 baguettes de pain et une bouteille de vinaigre blanc. À chacun sa méthode… À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

18.2.10

vendredi dix neuf février deux mille dix

Ligne 5, station Oberkampf, tard le soir. Deux amoureux qui rient. Rectification : ils ne rient pas, ils sont littéralement morts de rire, c'est une véritable crise de rire qui n'en finit pas de résonner et déraisonner dans la rame. Merci pour cette très jolie parenthèse, merci infiniment. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

jeudi dix huit février deux mille dix


La boucherie de Beuzeville, c'est le repère pour prendre la route qui mène à notre maison : "À la boucherie, tu tournes à droite…" Si on rate la boucherie, tout devient compliqué. Quand j'étais enfant, elle s'appelait La boucherie Landrin puis, il y a quelques années, le propriétaire a vendu à un autre boucher qui a posé une belle plaque au-dessus de la porte où l'on pouvait lire "La boucherie raisonnable". Et puis, crise oblige (?!!!), dernièrement la plaque a été remplacée par une autre où est écrit "La boucherie très raisonnable". À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

14.2.10

dimanche quatorze février deux mille dix

Paris 19eme arrondissement, un samedi après-midi dans un sous-sol surchauffé, des groupes de rock se succèdent sur une scène improvisée. Dehors, le vent et la crise soufflent toujours. Dedans la révolte s'organise. Les musiciens, non plutôt les gamins (ils ont entre 12 et 15 ans) arborent des T-shirts où l'on peut lire "Never mind the bollocks", "Fuck", "Nique ta mère"… ils grattent des Fenders sur un rythme mi Hendrix mi Sex Pistols et hurlent des "broken train", "de tout d'façon on en a rien à foutre", "on veut faire la révolution"… Mais quelle révolution? Celle de leur génération ou celle de leurs parents? Un quadragénaire explique à un autre que quand il était jeune il était fan des Doors et que ça lui a bouffé les oreilles. Son fils l'écoute, il porte un T-shirt à l'effigie de Jim Morisson. Moi je savoure… ce moment, cette conversation, l'ambiance électrique remplie de larsens et l'énergie de ces mômes qui braillent et s'agitent sur scène. Dans cette confusion cacophonique je m'attarde sur l'un d'entre eux, mon fils. Ses treize ans sont pleins de promesses et d'insouciance. J'admire cet état de grâce que lui procure la musique. Et là, j'ai une révélation : je vais tout miser sur lui… appeler mon banquier pour lui dire que ma rock star de fils va nous sauver du négatif bancaire et rassurer mes filles en leur expliquant qu'elles peuvent rater leurs études, ce n'est pas grave, on aura une maison à Miami avec une piscine en forme de guitare. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

12.2.10

vendredi douze février deux mille dix

La fin des haricots

L'expression vient du siècle dernier où les élèves des internats étaient nourris avec des haricots alors considérés comme un élément de base, sans intérêt. Lorsque les haricots venaient à manquer, cela voulait dire qu'il ne restait plus rien à manger. Mais la fin des haricots, on peut la manger non?

10.2.10

mercredi dix février deux mille dix

Aujourd'hui il neige et c'est magnifique! Beaucoup moins quand on pense aux SDF qui font des igloos sur les trottoirs boueux… Je m'accroche à ce qu'a dit Carla en parlant de son ami SDF qui habite en bas de chez elle, un truc du genre : "Ils ont leur dignité alors on ne peut pas les loger chez nous… il faut respecter leur choix, etc, etc…". Mais je n'y arrive pas, je décroche… Il fait si froid. Je me précipite dans un café pour me réchauffer. J'ai de la chance je ne suis ni SDF ni SCF (Sans Café Fixe) et pour 1,20 euros à reporter sur une ardoise je peux profiter d'un café, d'une conversation qui tourne essentiellement autour des milliers de boules de polystirène qui nous tombent sur la tête , d'un chauffage, d'un verre d'eau et d'un journal. Au fil des pages, une préoccupation constante : le logement avec la côte des maisons de retraite, un immeuble d'habitation qui brûle en Seine Saint-Denis et la vente massive des actifs immobiliers de l'Etat pour renflouer sa dette. Le siège de météo France a été vendu aux russes pour environ 80 millions d'euros. Une pécadille par rapport au montant que l'Etat a prévu de récolter en 2010 : 900 millions d'euros (contre 475 millions en 2009). Les russes et autres étrangers rachètent les monuments, les châteaux et les immeubles classés que les français ne peuvent plus se payer. Bon… tout ça me dépasse, je continue de tourner les pages… et là, oh surprise, une vraie info : le 10 octobre 2009, Thérèse Van Belle a été sacrée Miss SDF en belgique! Miss SDF!!! C'est pas génial ça?!!! Sur la photo, Thérèse a un sourire, une banderolle bleue et or, des problèmes évidents d'arthrose et "l'immense fierté" d'être élue miss SDF 2009. Vous je ne sais pas… mais moi, j'en ai sérieusement assez qu'on se foute de ma gueule (et je reste polie). À demain dans la crise!

8.2.10

mardi neuf février deux mille dix

Ila crise

J-5, la Saint Valentin arrive à grands pas… J'ai beau tenter de fuir cette fête discriminatoire (puisque si vous n'avez pas de Valentin ou de Valentine, vous êtes exclus de la party…), impossible d'y échapper. C'est LA parenthèse de la crise durant le mois de février mais c'est aussi LA chance pour pléthore de marques de voir remonter leur chiffre d'affaire et particulièrement les fleuristes puisque le bouquet de roses rouges reste le cadeau principal. Faisons un calcul rapide : 47% des français vont offrir un cadeau, dont 22% un bouquet de fleurs à 50 euros environ (budget moyen que les Valentin et Valentine vont dépenser pour prouver leur amour… oui, on en est toujours là!) soit un total de 28,6 millions d'euros environ! C'est fascinant? Non… pas autant que ce que j'apprends en lisant le hors série d'un quotidien spécial Saint Valentin : certaines sociétés sont spécialisées dans le développement durable du couple!! Ils ne pouvaient pas le dire avant?!… Histoire que les 22% de français célibataires (dans le journal, ils préféraient utiliser le terme plus délicat de "plus ou pas encore en couple"…) puissent eux aussi accéder à cette grande parade rouge, rose et blanche, et participer à la remontée économique des fleuristes! En attendant, mon esprit divague sur le terme "développement durable du couple"… je reste perplexe. À demain dans la crise!

7.2.10

lundi huit février deux mille dix

So chic! C'est la crise…

Il y a un mot qui rime particulièrement bien avec "crise" ces temps-ci, c'est "vintage". Aussi simple à utiliser que "crise" dans n'importe quelle conversation de salon, aussi vaste et abstrait, il permet d'alimenter une conversation de plusieurs heures avec références à l'appui. Mais le mot qui au départ était utilisé pour décrire un vin millésimé puis, par extension, pour parler des vêtements anciens des grands créateurs sert finalement à tout et à n'importe quoi, pourvu que ce soit de l'occasion. C'est un mot assez pratique pour vendre des objets inutiles et laids à un prix relativement coûteux. Sous prétexte d'une crise économique entrainant les finances de chacun à mal, c'est le moment inespéré de nous faire croire que comme c'est du vintage, c'est de l'occasion rare, une affaire (!) mais aussi le must to have. En résumé, c'est so chic! et pas cher… Se meubler vintage, s'habiller vintage est-ce une attitude éco-responsable en ces temps de crise?! Allez poser la question devant chez Guerisol à Belleville ou à Barbès. Ou dans un genre plus risqué, vous pouvez aussi essayer d'aller marchander les prix chez Emmaüs. Et, dans un genre moins risqué, vous pouvez acheter les rééditions vintages des grands créateurs : c'est classe, propre, neuf… et très cher bien sûr. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

5.2.10

samedi six février deux mille dix

Vu d'ici, tout va bien. Ou encore : jusqu'ici tout va bien… comme dans le film de Kassovitz, La haine, où un homme chute du cinquantième étage en répétant calmement "Jusqu'ici tout va bien…". Le film se termine sur cette phrase : "L'important ce n'est pas la chute mais l'atterrissage". Alors, tant que la crise fait chuter en vrac, l'économie, le CAC 40, les idéaux et les espoirs, les investissements industriels… tout va bien. Mais qu'en est-il de l'atterrissage? À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

4.2.10

vendredi cinq février deux mille dix

Aujourd'hui jour de trêve… jour de rêve. Dehors il fait beau et je fais une parenthèse sur la crise, c'est à dire plus précisément : (crise).
Je cherche une machine à rêves, un truc qui fait "crac, boum, hue", je cherche dans la ville, dans les rues, les ruelles et les impasses… et elle est là : ouverte, écarlate, stupéfiante et supéfaite. La rencontre est magique. Son mode d'emploi, très simple. Le rêve ne coûte pas cher :
3 euros mais il faut payer d'avance. Alors je glisse trois pièces comme on fait trois vœux. Je veux… non, je voudrai… non, je voudrais du travail pour ceux qui en veulent, que l'on démystifie le travail comme étant une valeur morale sociale, que l'on travaille moins pour gagner plus. Et je regarde la machine à rêves malmener mes souhaits en les enroulant sur eux-même, en les noyant, en les essorant… J'ai le tournis, la nausée qui monte et je repense à Jules Lafargue qui écrivait déjà en 1880 en parlant du prolétariat : "qu’il se contraigne à ne travailler que trois heures par jour, à fainéanter et bombancer le reste de la journée et de la nuit." Le constat, dèjà vieux, est là : trop de travail tue le travail. Les richesses sont inégalement réparties mais le travail aussi. Certains travaillent trop et d'autres pas assez. Certains travaillent alors qu'ils n'en ont pas envie et d'autre crèvent de rester là à observer la grande machine tourner sans eux, noyer certains et essorer d'autres, mais malmener tout le monde. Le soir en rentrant de leur travail, ils diront "je suis rincé", "lessivé"… et le lendemain ils retournerons dans cette magnifique machine à rêves, celle qui offre tant de promesses, qui promet de réaliser nos souhaits. Le cycle se ralentit, deux quarts de tour à droite, un quart de tour à gauche et la machine s'arrête… jusqu'à ce que quelqu'un remettre trois pièces dans la fente. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

3.2.10

jeudi quatre février deux mille dix

Crise de foie

Moïse a dit : "Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" mais Franklin Roosevelt a sauvé nos âme en écrivant : "Le premier des droits de l'homme est de manger à sa faim". Je m'accroche à ces dernières paroles en essayant de ne pas penser aux autres droits de l'homme bafoués (comme le droit au travail) et je pousse mon caddy dans les allées chaotiques du supermarché. Je l'avoue, tous les prix sont écrits dans une langue qui m'est inconnue. L'euro a noyé mes repères monétaires comme ceux de millions de français tout à fait satisfaits somme toute de payer une baguette un euro, juste un petit euro. Soit 6,55 francs… pour 170 g de farine, 170 g d'eau et 2 g de levure de boulanger! L'alimentation, constituant un tiers du budget mensuel des consommateurs, voit une augmentation approximative de 4% par an mais que cela ne vous inquiète pas… vous n'en saurez rien, on ne vous coupera pas l'appétit. Mais pour ceux qui ont les yeux plus clairvoyants que le ventre ou le porte monnaie de plus en plus maigre, deux choix se présentent à eux. Menu A : demi ration. Menu B : produits discounts. Le premier menu vous fait un ventre plat, le deuxième… je n'ose même pas rentrer dans un descriptif, je laisse la lourde tache au ministère de la santé. Pour faire court (ou allégé), plus un produit est bon marché en grande surface moins sa qualité est bonne. Petit exemple : le miel. Plus le pot de miel est cher, plus il y a de miel dedans. Et moins il est cher, moins il y en a… jusqu'à pas du tout. L'élément de base (mais qu'est-ce qu'on peut mettre d'autre que du miel dans un pot de miel?!) étant progressivement, voire totalement, remplacé par du glucose et un arôme. Bref, vous l'avez compris, la crise économique nous précipite vers une crise de foie mais pas vers une crise de foi : "Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front". Moïse avait raison, mais ce qu'il n'a pas précisé c'est qu'il n'y aurait bientôt plus de farine dans le pain.
À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

mercredi trois février deux mille dix

Le 8 décembre 1793, Madame du Barry, arrive en charrette au pied de l’échafaud, avec quelques autres « aristos ». Seule, au milieu de la foule ricanante des tricoteuses, avec ses enfants, (elle a été dénoncée par un de ses amants, un nain africain, pour ses frasques, ses dépenses personnelles égales aux frais d’un ministère, et ses activités contre révolutionnaires), elle aspire goulûment l’air parisien. C’est une voluptueuse, elle aime la vie, elle a une peur horrible de la mort et ne peut regarder en face la guillotine sans trembler. Et soudain, elle a ces mots : « De grâce, monsieur le bourreau, encore un petit moment. »
Le bourreau l’exécutera en premier, pour abréger son angoisse.
Ce « petit moment », c’est toute la vie, une vie entière qui est enserrée dedans. Madame du Barry a résumé ce diamant brut, cette accumulation de débris incohérents qui constituent notre vie, avec ses collines, ses descentes en luge, ses petits chemins potagers, ses joies et ses sparadraps, toute la musique et la poésie des fils téléphoniques de l’existence. Je sais, il y a aussi le papier à fleurs, les planches à voile, les bottes à talon, les plages à cocotiers: malheureusement, la nature n’a pas de style, mais jusqu’à présent, c’était vaguement acceptable.
Alors, ce temps de crise, que personne ne voulait voir arriver, on commence à l’admettre vaille que vaille, malgré la légèreté ou les omissions de l’information : dans les stations de métro sont collées des affiches où l’on peut lire, sous la photo d’un présentateur de journal radio hilare : « Je suis libre ! ». Terrifiant.
Je ne sais pas si on peut dire « freudien », dans ce cas précis, mais ça sonne comme une dénégation, au moins une vantardise sexuelle, comme l’affirme ma voisine du dessous du gardien de l’immeuble :
« Si on l’écoutait, on passerait l’après midi au septième à compter les mouches du plafond, c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins, oui, oui, on dit ça. »)
« De grâce, monsieur le bourreau… » Juste une minute, plus encore une minute, on va peut-être gagner une heure, deux avec de la chance, quelques jours, un week end sans huissiers, tiens, le petit comptable de la banque nous a oubliés ce mois-ci, de toute façon quand on le regarde d’un peu près, on est déjà vengé. Comme quand on rentre chez soi, le soir tard, un peu ivre, une marche, encore une autre…
Si j’écris un mot, une phrase, rien qu’une petite phrase, une autre suivra bien, ça serait le diable, et même un chapitre, qui sait, un roman, le succès, la télé, l’amour.
On rêve, on imagine, ça n’est pas possible, c’est un cauchemar qui va se dissiper, bien sûr, c’est un remix. On ne voit pas grand-chose au bout de la route, c’est enneigé, les passeurs d’horizon sont en grève, le Futur a comme un défaut de focale. Mais, comme disait le philosophe humoriste Pierre Dac (il se définissait lui-même comme un « Maître cinquante ») : « Le Futur, c’est du Passé en préparation ».
Je pense souvent à la Comtesse du Barry, elle me donne le courage, à moi qui suis dans l’inquiétude du coup d’après, comme les joueurs d’échec, de savourer ces moments de grâce qui font l’instant présent, en même temps je reste songeur devant tant d’inconséquence, de charmant égoïsme, de cruauté, d’aveuglement et d’indifférence aux souffrances des autres. Elle, une amie de Voltaire. Elle a succombé à une crise terrible, une révolution prévisible pourtant, que personne autour d’elle n’avait voulu voir venir. « Aujourd’hui, rien » (agenda de Louis 16, à la date du 14 juillet 1789). Du mauvais côté, méprisante, orgueilleuse, oubliant sa jeunesse de vendeuse de mode et arpenteuse de la rue Saint Honoré, inhumaine et pour cela justement, humaine.
Ni meilleure ni pire que nous. On dit que les heureux sont ceux qui ont des projets. C’est une façon de dire que le bonheur est pour demain. Mais pas pour aujourd’hui. À demain dans la crise!
Alceste

2.2.10

mardi deux février deux mille dix

Crise…d'éternuement

Comme vous l'avez certainement constaté, le froid s'abat de nouveau sur la France. Loin de m'apitoyer sur ces conditions climatiques, j'ai assisté en moins de 100 mètres à deux actes citoyens et écologiquement responsable qui réchauffent le cœur ou l'esprit. Effet de mode ou conscience aigüe du devenir de notre patrimoine sylvestre, j'ai vu deux types se vider la cavité nasale à la mode dite "chinoise" ou "cycliste" . Geste fugace, d'une élégance et technicité certaine… Mais, passé le cap de l'observateur surpris et décontenancé par un profond sentiment de dégoût… Un retour à la raison et quelques réflexions émergent de ces scènes :
1) La campagne de terreur portant sur la grippe saisonnière dite "A" aura pour effet d'éradiquer du linge de maison " le mouchoir en tissus de maman, de grand-mère" ? Ces morceaux d'étoffes à la broderie (ou armoiries) sont à ce qu'il me semble des marqueurs personnels et familiaux dont on ne peut écarter l'importance en ces temps de revendications d'appartenances ethnico-sociales. Le mouchoir qu'on dégaine à l'église, devant un film triste… Doit-on s'en écarter?
2) Le contexte éco aride font germer ou exhumer des gestuelles et comportements que nous pensions à jamais enterrés. L'étiquette ou l'économie ?
3) Le kleenex = un arbre ? Priorité à la hype hygiéniste qui veut qu'un "mouché" = un kleenex et autant de bois et forêts en péril ?
Alors, que faire ? Privilégier le mouchoir en tissus brodé à usage multiple que l'on déploie savamment de sa manche ou se conformer à la tendance "dépenser moins et ne rien gagner de plus " et bannir de notre panier d'achat les mouchoirs en papier ?
Le diktat du larfeuille doit-il faire perdre toute dignité à l'individu lors de ses déambulations publiques ?

Merci de vos éclaircissements.
Aaaatchoum…
Ultraman

1.2.10

lundi premier février deux mille dix

Les frais bancaires baissent! Bonne nouvelle? Non pas pour les clients modestes… Il s'agit d'une nouvelle directive de Bruxelles trompe l'œil ou cheval de Troie, appelez-la comme vous voudrez. Le "on" c'est que 57 opérations bancaires voient une baisse de leur commission. Le "off" c'est l'augmentation des frais sur 7 des principaux services des banques notamment ceux qui touchent à l'utilisation de la carte bancaire. Alors comment recycler sa carte bleue une fois qu'elle ne vous servira plus à rien d'autre qu'à permettre à votre banque de prélever jusqu'à 60% des sommes en dépassement de votre autorisation de découvert? (Le plus difficile dans cette histoire étant la négociation avec son banquier pour repartir avec sa carte en un seul morceau et non deux comme se doit l'usage.)
Voici donc une petite fiche bricolage qui ne vous prendra que quelques secondes : il vous faut un foret et une carte bleue (ou de préférence une carte Gold, l'effet sera d'autant plus classe!). Avec le foret, percez un angle de la carte de bleue, passez un anneau ouvert dans le trou et fixez l'ensemble à votre trousseau de clef. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant