4.2.10

vendredi cinq février deux mille dix

Aujourd'hui jour de trêve… jour de rêve. Dehors il fait beau et je fais une parenthèse sur la crise, c'est à dire plus précisément : (crise).
Je cherche une machine à rêves, un truc qui fait "crac, boum, hue", je cherche dans la ville, dans les rues, les ruelles et les impasses… et elle est là : ouverte, écarlate, stupéfiante et supéfaite. La rencontre est magique. Son mode d'emploi, très simple. Le rêve ne coûte pas cher :
3 euros mais il faut payer d'avance. Alors je glisse trois pièces comme on fait trois vœux. Je veux… non, je voudrai… non, je voudrais du travail pour ceux qui en veulent, que l'on démystifie le travail comme étant une valeur morale sociale, que l'on travaille moins pour gagner plus. Et je regarde la machine à rêves malmener mes souhaits en les enroulant sur eux-même, en les noyant, en les essorant… J'ai le tournis, la nausée qui monte et je repense à Jules Lafargue qui écrivait déjà en 1880 en parlant du prolétariat : "qu’il se contraigne à ne travailler que trois heures par jour, à fainéanter et bombancer le reste de la journée et de la nuit." Le constat, dèjà vieux, est là : trop de travail tue le travail. Les richesses sont inégalement réparties mais le travail aussi. Certains travaillent trop et d'autres pas assez. Certains travaillent alors qu'ils n'en ont pas envie et d'autre crèvent de rester là à observer la grande machine tourner sans eux, noyer certains et essorer d'autres, mais malmener tout le monde. Le soir en rentrant de leur travail, ils diront "je suis rincé", "lessivé"… et le lendemain ils retournerons dans cette magnifique machine à rêves, celle qui offre tant de promesses, qui promet de réaliser nos souhaits. Le cycle se ralentit, deux quarts de tour à droite, un quart de tour à gauche et la machine s'arrête… jusqu'à ce que quelqu'un remettre trois pièces dans la fente. À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

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