7.4.10

jeudi huit avril deux mille dix

Je hais cette crise… définitivement. Indéfectiblement. Continuellement. Infiniment. Continument… À faire du coloriage au beau milieu de la nuit pour le compte d'un client victime lui aussi de la crise semble-t'il et qui a divisé ses tarifs par deux (mais pas EDF ni GDF…), j'enchaine successivement couche de jaune safran, jaune d'or et ocre jaune. Entre chaque couche, une cigarette (oui je sais, si j'arrêtais, cela me ferait de substantielles économies mais il paraît - enfin c'est ce qu'on dit- qu'il ne faut jamais arrêter de fumer dans des périodes de crise sinon on reprend dare dare quand revient l'acalmie!). Bref, une couche de jaune, une cigarette à la fenêtre, etc… Dehors une Mercedes grise flambant neuve se gare en double file sous ma fenêtre, deux types en sortent bruyament. Le passager urine entre deux voitures et le conducteur sur la portière de sa propre voiture. Pisser sur sa Mercedes!… ça laisse rêveur. S'ensuit une discussion sur : "Quand chuis vraiment bourré… raahhh putain… j'ai trop envie… de pisser!". Je ferme la fenêtre, c'en est trop pour moi… Au-dessus de ma tête une petite fille pleure toutes les vingt minutes parce que sa gorge lui fait mal. Elle a une angine. J'enchaine alors couches de jaune, cigarettes et câlins pour calmer la douleur… Je hais cette crise… assidument. Perpétuellement. À jamais… À demain dans la crise!
Le crotale hivernant

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